Selevasio Tolofua : pour la famille

Fort d’un statut d’international (2 sélections) et d’un palmarès déjà incroyable, le troisième ligne de 26 ans s’est engagé pour trois saisons avec le RCT. Sur la Rade, le joueur du Stade Toulousain retrouvera ainsi son grand frère, Christopher, et tentera d’écrire un nouveau chapitre de sa carrière. Présentation.

Il n’aura quasiment connu qu’un seul club. Depuis 2007, Selevasio porte en effet les couleurs de Toulouse. Passé par toutes les catégories jeunes du Stade, le cadet de la fratrie Tolofua a marché sur les traces de ses deux grands frères : Nekelo et Christopher, tout deux champions de France avec la jeune garde de la Ville Rose. Si le premier a connu un chemin différent et fait aujourd’hui les beaux jours de Blagnac en Nationale, le second a continué son ascension jusqu’à atteindre les barres des 150 matchs avec le Stade, puis rejoindre les Saracens et enfin la Rade de Toulon. Deux parcours qui ont forcément influencé le jeune Selevasio.

Si les deux frangins ont eu l’occasion d’évoluer ensemble le temps de la saison 2016/2017, lorsque Selevasio effectuait ses premiers pas en équipe première, ils ont depuis dû uniquement se contenter de croiser le fer. Au sein d’une équipe haut-garonnaise en pleine bourre, le cadet s’est d’ailleurs rapidement affirmé, au fil de ces rencontres, comme un des phénomènes de notre championnat domestique. Reconnaissable par sa puissance et sa figure pouponne, le troisième ligne polyvalent a multiplié les efforts pour devenir aujourd’hui l’un des N°8 les plus fiables du Top 14.

Une armoire déjà remplie

Perdre du temps, ce n’est pas le genre de Selevasio Tolofua. Deux saisons seulement après ses débuts chez les professionnels, le natif de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) explose aux yeux de la France entière. Auteur d’une saison pleine et remarquable, le gaillard prend part à 22 rencontres (toutes compétitions confondues) dont la grande finale du championnat. Au Stade de France, le joueur de 22 ans soulève son premier Bouclier de Brennus contre Clermont.

Quelques mois plus tard, ses bonnes performances et l’arrivée du sélectionneur Fabien Galthié lui ouvre les portes de l’Équipe de France en vue du Six Nations 2020. Le prometteur haut-garonnais ne dispute aucune rencontre du Tournoi, mais se voit offrir sa première cape au mois de novembre face à l’Angleterre lors de l’Autumn Nations Cup. Une juste récompense pour l’infatigable gratteur, qui a fait du jeu au sol son domaine de prédilection.

En partageant sa place dans le XV type avec Jérôme Kaino, l’une des références mondiales à son poste, Selevasio Tolofua semble progresser de semaines en semaines. Encouragé par le double champion du monde All-Black (81 sélections), il est à bonne école. Ensemble, les deux hommes vont d’ailleurs accorder leurs violons pour guider les Toulousains vers un doublé historique. Complémentaires, Tolofua seconde Kaino en finale de Coupe d’Europe, tandis que le Néo-zélandais remplace son « protégé » en finale de championnat de France. Avec un nouveau Bouclier et une Champions Cup en poche, Selevasio Tolofua étoffe son palmarès.

Une soif de revanche

Trois-quart centre de formation, avant d’être replacé chez les avants à son arrivée au Pôle France, Selevasio Tolofua s’est parfaitement adapté à ce poste de troisième ligne et coche désormais toutes les cases du parfait athlète. À tel point qu’aujourd’hui, il est capable de couvrir les deux postes de flankers et celui de N°8. Bercé également par le jeu de main toulousain, savant mélange de mouvement et de vitesse, le perce-muraille aux mains d’or a fait de l’altruisme son leitmotiv.

C’est d’ailleurs sa polyvalence qui lui avait permis de briller au cours de la saison dernière et d’enchaîner les matchs malgré la forte concurrence à son poste (tels que Anthony Jelonch, François Cros ou Rynhardt Elstadt). Avec 31 rencontres disputées, il s’était même offert le droit de partir en tournée au Japon avec les Bleus (accompagné par son frère Christopher) et de participer à un test-match contre les Brave Blossoms. Excellent porteur de balle, solide à l’impact, mais surtout toujours capable de passer les bras après-contact, Selevasio Tolofua a prouvé qu’il avait l’expérience du niveau international.

Mais cette saison, le « couteau-suisse » d’Ugo Mola a connu une saison compliquée à cause d’une blessure à la hanche qui l’a éloigné des terrains pendant près de 4 mois… Certains pensaient même que le Toulousain de cœur avait disputé sa dernière rencontre sous le maillot « Rouge & Noir », un soir de janvier contre le MHR. C’était sans compter sur l’incroyable force mentale du Wallisien d’origine. Revenu à la compétition plus tôt que prévu, la nouvelle recrue du RCT a pris part à la première demi-finale du Top 14, pas plus tard que ce vendredi soir, face au Racing 92. Une détermination à toute épreuve et à la hauteur de ce joueur hors-normes.

Rapide, teigneux, robuste et doté d’une indécente faculté à gagner la ligne d’avantage, le frère de Christopher tentera donc de brandir un nouveau Bouclier, dès samedi prochain, avant de voguer vers sa nouvelle aventure toulonnaise. Après cette campagne en demi-teinte sur le plan personnel (mais qui pourrait s’achever de la meilleure des manières), Sele’ pourrait bien profiter de ce nouvel environnement pour repartir du meilleur pied et décrocher un titre de plus aux côtés de son grand frère.

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